Réussir ses coachings à distance

Le coaching à distance est un phénomène en croissance constante depuis des années. Les coachés en redemandent, autant que les coachs. Encore faut-il avoir les bons outils, et les bonnes méthodes de travail à distance avec ses clients.

En lui-même, le coaching n’a jamais eu besoin de présentiel pour être efficace. Ce sont surtout des mots, des discours, des partages de documents, de livres, de vidéos. Tout ce qui peut se faire en présentiel peut se faire également à distance. On enlève la chaleur humaine, le contact et les discussions yeux dans les yeux qui sont parfois préférables. Mais on s’adapte à tout ! D’autant que la visioconférence a permis aussi d’élargir les horizons de nombreux coachs.

En effet, ils ne sont plus limités par la géographie et peuvent coacher des gens partout dans le monde ou suivre la route des digital nomads qui peuvent travailler d’où ils veulent sur le globe terrestre.

Pour autant, coacher à distance demande certains ajustements pour que les séances soient tout aussi productives que celles qui se déroulent en présentiel. Dans cet article, nous faisons le tour de la question.

 

Le coaching à distance, avantages et inconvénients

Le coaching est une pratique qui consiste à accompagner un individu pour lui permettre d’atteindre des objectifs qu’il n’arrive pas à atteindre seul. Le coach et le coaché forment une équipe pendant un temps donné en évaluant la situation, les obstacles et en dénichant, ensemble, des pistes de résolutions. Le coaching est basé sur l’écoute active, la reformulation, le retour constructif, la prise de conscience, la remise en question et le soutien inconditionnel du coach. Tous ces éléments n’obligent en rien les séances de coaching à avoir lieu en présentiel.

C’est pourquoi le coaching à distance est très efficace et ne présente quasiment aucun inconvénient par rapport à une pratique en présentielle. Il existe toutefois quelques petits inconvénients ainsi que quelques avantages.

Les inconvénients :

  • Pas de contact physique
  • Confiance limitée pour certaines personnes (techno-sceptique par exemple)
  • Besoin d’un matériel adéquat ( pour le coach et le coaché!)
  • Trop d’écran

Les avantages :

  • Gain de temps (transports)
  • Possibilité de voyager et travailler
  • Possibilité de travailler avec des gens dans le monde entier
  • Neutralité ( la distance peut rassurer certaines personnes)

 

Quel moyen de communication ?

Le coaching à distance se fait généralement en visioconférence, mais il peut aussi se faire tout simplement par téléphone. Dans tous les cas, il existe de nombreux outils et possibilités pour effectuer vos séances de coaching à distance. Il est possible de combiner les supports pour offrir une expérience encore plus complète aux coachées.

WhatsApp, Telegram, Signal

Les applications de messagerie sont devenues des plateformes très complètes et utilisées par presque tout le monde autour du globe. Ce sont des applications très réactives qui permettent de communiquer en temps réel et de partager du contenu facilement. Il est possible d’effectuer des visioconférences par l’intermédiaire de ces plateformes, mais il faut faire attention à la connectivité, la qualité du son qui n’est pas toujours optimum.

Il est aussi plus difficile d’avoir un entretien posé avec une gestuelle correspondante. En effet, la taille de l’écran limite les interactions et le sentiment de proximité. Il est recommandé d’utiliser ces plateformes en support des séances officielles en visioconférence pour envoyer des audios, des vidéos et partager du contenu de manière simple et rapide.

Zoom, Skype, Meet …

Il existe différents types de plateformes pour effectuer des visioconférences. Nous ne ferons pas l’inventaire de toutes les possibilités présentes sur le web. La plupart fonctionnent de manière similaire en proposant à l’hôte d’inviter la personne à un salon virtuel.

Les visioconférences sont utilisées régulièrement et les plate-formes proposent une qualité d’image et de son qui sont souvent supérieures aux applications sur smartphones. Il est préférable de privilégier l’usage d’un ordinateur pour avoir toute la taille de l’écran. Ainsi, la gestuelle peut être interprétée et utilisée dans les séances de coaching.

Téléphone

Le téléphone est aussi un moyen qui peut être préconisé dans certains cas. Certaines personnes se sentent plus en confiance avec une voix, sans le visuel. Elles se livreront plus facilement. Le téléphone peut aussi être pratique pour des personnes ne maîtrisant pas les outils internet et n’ayant pas vraiment envie de s’y familiariser. Autre gros avantage, l’absence d’écran permet de soulager les yeux.

Cela n’en fait toutefois pas l’outil idéal pour une séance de coaching et il n’est recommandé que dans les cas où le coaché ne se sent pas à l’aise avec la visioconférence.

E-mail

Le coaching par écrit peut également se faire, mais on n’obtient pas les mêmes résultats qu’avec des séances en direct. Les e-mails peuvent en revanche constituer de très bons compléments aux visioconférences pour transmettre des informations ou des documents. Suivant les aptitudes du coaché avec les nouvelles technologies, l’e-mail peut être une très bonne alternative aux réseaux sociaux.

Dans tous les cas, le coach doit trouver les ressources qui conviennent le mieux au coaché pour que celui-ci se sente parfaitement confortable avec les outils utilisés.

 

La maîtrise de l’outil technique

Faire du coaching à distance, c’est utiliser des outils internet et le coach doit être en mesure de faire face à tous les aléas qui peuvent se présenter. Toutes personnes ayant été en contact avec les nouvelles technologies sait qu’il y a souvent des bugs et qu’il faut être prêt à improviser.

Ainsi, le coach doit s’assurer qu’il possède un matériel adéquat, des mises à jours faites et une solution de repli en cas de problèmes. Si l’ordinateur ne marche plus, on prend la tablette ou le téléphone pour prendre le relais. Il faut aussi prévoir un programme de rechange, si Google Meet bugue, on ouvre Skype ou une autre plate-forme pour continuer le rendez-vous.

Il y a aussi plusieurs technicités qui sont importantes comme la partage d’écrans, l’envoi de document, etc. Le coach doit apprendre à gérer tous ces outils pour les utiliser en cours de séances sans avoir à interrompre une conversation.

Certains coachs ont tendance à prendre les outils techniques à la légère en pensant que l’essentiel de la pratique se fait avec leurs voix et leurs images, mais sans une bonne retranscription, la séance ne peut pas fonctionner. Si vous avez des lacunes ou ne vous sentez pas à l’aise avec les outils, il est préférable de se former au préalable.

Il faut également prendre en compte les limites techniques de la personne coachée. En effet, il est probable qu’elle ait elle-même affaire à un souci technique et nécessite votre expertise pour faire fonctionner son appareil. Il est alors primordial d’avoir un minimum de connaissance des différentes fonctionnalités des plateformes pour guider le coaché.

Par exemple, il peut mettre son micro en silence sans le faire exprès, il est possible qu’il doive installer un driver ou effectuer une mise à jour. Vous pouvez le diriger vers un tutoriel prêt à l’avance. Idéalement, vous donnez toutes les informations nécessaires dans un document avant la première séance. Vous pouvez aussi proposez un appel test pour voir si l’appareil du coaché répond aux attentes de la technologie employée.

Enfin, il est essentiel que le coach puisse s’adapter au coaché. Si ce dernier n’arrive pas à utiliser un outil, le coach doit faire preuve d’adaptation pour lui proposer autre chose ou se conformer aux outils préférés du coaché.

 

Mettre en confiance

La confiance est essentielle pour qu’une séance de coaching se déroule au mieux. Mais la confiance ne s’invente pas. Elle est souvent déterminée par trois facteurs principaux : le feeling, la réputation, la recommandation et le parcours. D’autres facteurs peuvent également entrer en jeu comme la recommandation, le genre du coach, son âge, etc. La confiance ne s’octroie pas de la même manière pour tout le monde. Il existe cependant des bases sûres pour obtenir la confiance de la plupart.

Que ce soit pour du coaching à distance ou en présentiel, la nécessité de créer un climat de confiance est également essentielle, mais elle est plus difficile lorsqu’un écran s’interpose entre le coach et le coaché. En effet, il est plus facile de faire confiance à une personne que l’on connaît, que l’on peut voir, « sentir », qu’à une personne qui est dans votre ordinateur.

Ainsi, le coach à distance doit redoubler d’effort pour mettre le coaché en confiance. Pour cela, portons notre attention sur les trois facteurs principaux qui aident à créer de la confiance :

Le feeling

Tout le monde ne fonctionne pas à  l’intuition et il n’est pas nécessaire d’avoir un bon feeling avec une personne pour lui faire confiance. Mais pour une pratique aussi intime et personnelle que le coaching, il est essentiel de créer une connexion entre le coach et le coaché. Vous inspirez confiance par votre seule présence, votre manière de parler, de prendre soin de la personne, votre gestuelle… Vous comprenez que c’est plus difficile à distance.

Pour améliorer vos chances de transmettre un peu de ce que vous êtes aux autres, essayez de faire bien attention à votre présentation. Même si vous êtes chez vous et que la tentation de rester en pyjamas est là, soignez votre apparence, mettez un peu de distance entre l’écran et vous-même pour que le coaché puisse voir votre corps et vos bras. La gestuelle est essentielle.

Essayez aussi de compenser la distance en étant particulièrement authentique et ouvert. Soyez transparent au maximum pour que la personne puisse vous faire confiance. Cela marche souvent comme ça, on donne lorsqu’on reçoit. Si vous vous ouvrez à l’autre, ça l’invitera à faire de même.

La réputation

Pour ne pas vous perdre en discours qui pourrait paraître pompeux, utilisez les outils que vous avez à disposition pour montrer votre réputation. Invitez les gens à consulter votre blog, votre page Facebook ou Instagram pour qu’ils puissent se faire une idée de qui vous êtes. Mettez en avant les témoignages des gens que vous avez déjà suivis. Ils permettront aux futurs coachés de vous faire confiance.

Le parcours

Tout comme pour la réputation, précisez votre parcours sur votre blog et les réseaux sociaux. Parlez de votre parcours universitaire, de vos formations et n’hésitez pas à expliquer votre pratique et pourquoi vous procédez ainsi. Plus le coaché aura d’informations sur vos méthodes et votre histoire, plus il sera à même de vous faire confiance.

 

Trop d’écrans… attention à la saturation !

Le coaching à distance amène souvent la tentation de multiplier les séances dans une journée. En effet, sans trajets, vous pouvez suivre plus de monde en moins de temps. C’est une tentation légitime et il faut faire attention aux écueils qu’elle peut amener.

En effet, le coaching à distance possède un grand désavantage : il faut regarder avec intensité un écran. Pour faire sentir au coaché que vous êtes pleinement avec lui,  vous devez donner toute votre attention, mais au lieu de regarder ses yeux, c’est un écran que vous fixez. Les maux de crâne sont récurrents dans ce type de domaine et il est essentiel de prendre soin de soi.

Ainsi, limitez le nombre de séances par jour pour bien vous aérer entre deux séances. Ne sous-estimez pas l’impact de l’écran sur votre rétine et votre cerveau. C’est scientifiquement prouvé. Vous vous fatiguez beaucoup plus que si vous étiez face à face avec les personnes.

Vous pouvez aussi vous munir de protège-écran qui permettent d’adoucir la luminosité, mais cela ne fera pas tout. Il faut faire des pauses et essayer d’espacer au maximum les rendez-vous. Tâchez de garder une heure de latence entre chaque séance. D’autant plus que vous avez sans doute d’autres tâches à effectuer sur un écran. Prenez-le en compte.

Il est également à noter qu’il est plus difficile de garder la concentration lors d’une séance à distance, que ce soit pour le coach ou le coaché. Si la séance dure une heure, n’hésitez pas à la diviser en deux avec une pause café simultané qui permettra aussi au coaché de souffler un peu. Vous pouvez aussi alterner avec des exercices physiques et un yoga des yeux pour détendre les oculaires.

 

La gestuelle

Nous en avons déjà parlé quelque peu, mais nous revenons sur le sujet pour préciser son importance.  La communication se fait par trois canaux différents, les mots, l’intonation et la gestuelle.

L’histoire des 7-38-55 % est un mythe, mais cela n’empêche que la communication non-verbale a un fort impact lors d’un échange. On peut estimer qu’elle est au moins aussi importante que la communication verbale. C’est pour cela qu’une communication téléphonique ne pourra jamais avoir le même impact qu’un échange de visu.

Les gestes en disent énormément sur nous, mais aussi les expressions de notre visage, les regards fuyants ou intensifs… il existe une grande quantité de signaux qui permettent de mieux comprendre l’autre. Les émotions sont souvent plus transmises par le non-verbal que le verbal par exemple. Vous comprenez aisément que dans un exercice de coaching, cette communication joue un rôle essentiel, que ce soit dans la compréhension du coaché mais aussi dans l’impact des propositions faites par le coach.

Heureusement, les nouvelles technologies nous permettent de transmettre tout cela au travers d’un écran. Ainsi, ne soyez pas avare de signes et d’expressions.

Faites abstraction de l’écran. Prenez de la distance, montrez le plus possible de votre corps et invitez le coaché à en faire de même. Essayez de rendre les échanges les plus vivants possibles pour éviter le côté figé d’une conversation téléphonique.