Quel contrat pour une prestation de coaching ?

Le coaching est une pratique unique et ne doit pas être confondue avec d’autres pratiques telles que le conseil, le développement personnel ou encore la thérapie. Sa pratique doit être encadrée par un contrat de prestation de coaching.

La spécificité du coaching qui se rapproche plus d’un accompagnement exige un cadre différent des autres disciplines. En effet, le coaching ouvre une relation particulière entre le coach et la personne coachée. Avant toute séance, il est important pour les deux parties de discuter sérieusement des objectifs à atteindre et des moyens à utiliser. Chaque coach possède une palette d’outils différents et chaque coachée et une personne avec des besoins uniques.

Ainsi, c’est lors d’une rencontre que les deux parties peuvent définir ensemble les conditions de leurs échanges en établissant un accord tacite et un contrat de prestation de coaching en bonne et due forme.

 

Le contrat permet à la fois de protéger les deux parties participantes, le coach et le coaché, mais également de préciser le positionnement du coach dans sa relation avec la personne qui le sollicite. Le contrat permet de mettre sur papier toutes les conditions et spécificités de l’accompagnement. Les deux parties pourront consulter le contrat à tout moment pour vérifier que tout se déroule comme prévu. C’est un gage de sécurité.

Que ce soit pour le coach ou la personne coaché, le contrat est essentiel et doit toujours être proposé avant de commencer la première séance. Il permet de protéger les parties légalement tout en posant les bases de l’accompagnement. Il offre enfin la garantie de paiement. En cas de litiges, les deux parties pourront revenir au contrat et l’utiliser en leur faveur.

Il n’existe pas de modèle de contrat imposé.

Les coachs peuvent choisir les clauses et les différentes parties et sous-parties de leur contrat. En revanche, ils doivent s’assurer que le contrat inclut certaines données nécessaires pour pouvoir être légalement acceptable et reconnu par la profession.

 

Le contrat de base

C’est le contrat principal, celui qui doit être présenté par écrit ou virtuellement et qui doit dans tous les cas être signé par les deux parties. Il fait figurer à la fois une partie généraliste applicable à tous les types de contrats et des sections plus particulières à la profession de coaching.

  • La partie généraliste

Quelle que soit la profession, un contrat doit faire figurer un certain nombre de notions pour pouvoir être reconnu par la loi et utilisé en tant que tel.

  • Les deux parties

La première section du contrat définit les différentes parties impliquées dans le contrat. On commence généralement par les données du bénéficiaire. Son nom et prénom, son adresse, son numéro de téléphone et son adresse e-mail. Viennent ensuite les données du coach avec de la même manière le nom et le prénom, l’adresse, le numéro de téléphone et l’adresse e-mail.

  • Objet du contrat

Cette section permet de définir la nature du contrat. Par exemple, on peut mettre «  le présent contrat défini un accompagnement personnalisé. » Il est possible d’extrapoler pour définir plus en détail la nature de l’accompagnement.

  • Conditions financières et modalités de paiement

Un article doit préciser le prix et les modalités de paiement. Libre à chaque coach de proposer les tarifs qui lui paraissent les plus appropriés. Il est possible de préciser la nature des paiements (chèque, carte bancaire, liquide), les échéances éventuelles, etc.

  • Conditions de résiliation

Il est nécessaire de donner les conditions de résiliation. Le code de déontologie affirme que les parties peuvent résilier à tout moment. Mais il est possible de définir une date limite. Par exemple, le contrat doit être résilié au moins une semaine avant le début de la prochaine séance.

On peut inclure dans cette partie ce qui se passe en cas de manquement à une séance. Par exemple, si le coaché ne prévient pas avant une semaine l’annulation d’une séance, il s’engage à la payer.

On peut préciser quel tribunal sera compétent pour gérer les différents litiges.

  • Signatures

Enfin, la dernière section permet aux deux parties d’inscrire la date, leur nom et la signature du contrat. Il est spécifié que le contrat a été établi en au moins deux exemplaires.

 

La partie spécifique au métier de coaching

Le contrat de coaching se différencie de la plupart des contrats dans le sens où il définit une relation unique entre deux personnes. Pour bien encadrer la pratique du coaching entre les deux parties, il est nécessaire de mettre le plus d’informations possible dans le contrat.

 

  • Présentation du coaching

Pour suivre les recommandations précisées dans le code de déontologie de l’ICF (International coaching Foundation), tout contrat de coaching doit présenter l’activité en tant que telle et ce qu’elle offre aux différentes parties. Cette présentation de la profession et de l’activité peut être faite en préambule ou dans un article du contrat.

Ce texte doit être clair et concis. 5 ou 6 lignes suffisent pour présenter le coaching.

 

Exemple : Le coaching consiste à accompagner un individu de manière personnalisée en prenant en compte ses besoins. C’est une relation collaborative qui nécessite la participation des deux parties. La relation est définie par des objectifs à atteindre qui sont stipulés dès le début des séances et qui peuvent évoluer au fur et à mesure.

Le coaching a pour but l’émancipation de l’individu. Au travers d’exercices appliqués, l’individu apprend à reprendre sa vie en main et développer son autonomie. 

 

  • Présentation du rôle du coach

Cette partie permet de définir le rôle du coach. Il est essentiel de préciser la nature de son rôle et de s’y tenir lors de la pratique.

 

Exemple : Le coach partage des outils pour accompagner la personne dans son propre processus personnel. Le coach n’est pas un guide. Il ne prodigue pas de conseils mais soutient la personne pour qu’elle puisse elle-même trouver des solutions à ses problèmes. 

 

  • Présentation du coach

Cette dernière partie de la présentation sert à donner les références du coach en question. On y précise les différentes études et formations suivies, le parcours professionnel et l’adhérence à d’éventuelles associations ou fondations liées au coaching.

 

Exemple : Émilie Chaoc est une coach certifiée par l’institut Alphonse Daudet et la fondation Coach International. Elle a suivi des études de psychanalyse et travaillé pendant 5 ans en tant que coach sportif dans un club de seconde division. Elle accompagne des individus depuis 2018. 

 

  • Contexte

Dans un contrat de coaching, il est recommandé de définir le contexte, à la fois pour rappeler la situation qui amène la nécessité de coaching et aussi pour figer le point de départ. Il n’est pas nécessaire de s’étendre sur le contexte. Quelques phrases suffisent pour définir la situation de l’individu.

 

  • Besoins

Cette partie est l’une des plus importantes du contrat de coaching. Elle est spécifique à ce type de contrats et permet de fixer les besoins du coaché et de les faire respecter légalement tout au long de l’accompagnement.

Le coach s’engage à respecter ces besoins et s’il sent qu’il n’est pas en mesure d’y répondre, il ne signe pas le contrat.

Les besoins sont définis à l’avance lors d’un entretien. Il est préférable de noter la date de l’entretien. Si besoin, vous pouvez ajouter des notes prises pendant l’entretien en tant qu’annexe du contrat.

 

Exemple : Se libérer d’une dépendance affective, se libérer d’une addiction, survivre à la mort d’un proche, retrouver de l’autonomie, développer son activité, perdre du poids, etc.

 

  • Modalités (durée, lieu, nombre de séances, etc)

Les modalités sont variables et dépendent du coach et de son organisation propre. Il est possible de définir le nombre de séances, la durée de l’accompagnement, la durée de chaque séance et même les horaires. Ce contrat permet en cas de litige de vérifier si le coach a rempli sa part du contrat. Il est également possible d’y faire figurer les lieux où se dérouleront les séances et même d’autres modalités plus spécifiques. S’il y a des objets à emmener, des conditions particulières (ne pas prendre le téléphone portable, venir en baskets, etc).

 

Exemple : L’accompagnement comporte 6 séances de 2 heures à raison d’une séance par mois qui se dérouleront au cabinet du coach. La séance suivante est fixée à la fin de la séance précédente. 

 

  • Déontologie

Le contrat doit absolument faire référence au code de déontologie du coach. Le coach marque ainsi son engagement en faveur de la profession et des codes qui la régissent. Il est possible de faire un petit résumé dans le contrat en mettant les grandes lignes telles que la confidentialité, la responsabilité, etc.

Éventuellement, le coach peut intégrer le code de déontologie de son association ou de l’ICF en annexe du contrat.

 

  • Engagement mutuel

Cette partie permet d’engager les deux parties à respecter certaines valeurs pour assurer le bon déroulement de l’accompagnement. Il peut y être stipulé par exemple que les deux parties s’engagent à la ponctualité ou à prévenir l’autre partie au moins une semaine à l’avance avant d’annuler ou déplacer un rendez-vous. Il est possible également de poser par écrit le devoir d’implication des deux parties. Ainsi, alors que le coach s’engage à fournir tous les moyens nécessaires, le coaché s’engage à donner son maximum pour répondre aux exigences du coach. Enfin, la responsabilité du coaché peut être indiquée dans ce paragraphe pour lui rappeler que le coach n’est pas soumis à une obligation de résultat et que c’est le coaché qui est entièrement responsable de son évolution.

 

Les contrats opérationnels

 

En dehors du contrat de base, la pratique du coaching prend en compte différents niveaux de contrats. Ces contrats n’ont pas forcément à être rédigés et signés et représentent plus des accords tacites entre les deux parties. On en recense cinq.

 

  • Le contrat de démarche

C’est un contrat qui peut être formalisé dans le contrat de base ou être proposé à part. Il permet de définir le cadre de la relation au coaché en spécifiant la durée de l’accompagnement, le nombre de séances, le prix de chaque séance, etc.

  • Le contrat de séance

Chaque séance peut donner lieu à un contrat tacite qui définit le cadre de travail ainsi que les objectifs à atteindre à la fin de la séance. Il permet de laisser une trace écrite du déroulement de chaque séance et peut aussi permettre de certifier le déroulement de la séance.

  • Le contrat de séquences

Ce contrat est spécifique à un thème ou un sujet. Le coaché s’engage ainsi à travailler sur ce thème en respectant les consignes énoncées par le coach.

  • Le contrat de délégation

Ce contrat engage le coaché à effectuer des activités ou des travaux pratiques en dehors des séances pour assurer le bon déroulement de l’accompagnement. Ce contrat permet d’assurer que le client respecte son engagement.

  • Le contrat d’interventions

Ce contrat est très spécifique aux interventions que le coach peut faire en dehors de sa pratique. Il peut alors énoncer un contrat tacite ou écrit en demandant l’autorisation au coaché d’intervenir.

 

Les contrats ci-dessus sont optionnels et ne font pas partie de toutes les pratiques de coaching.

Comme nous l’avons déjà énoncé, le coaching est une pratique individuelle et personnalisée qui s’adapte autant au coach qu’au coaché. Mais dans tous les cas, l’établissement d’un contrat entre deux parties est un requis nécessaire au bon déroulement d’un accompagnement.